Cette croyance, que l'on peut aussi appeler une "mémoire", cherche à prouver que quelque chose n'est pas parfait et n'est pas nous. Elle se renforce en se persuadant qu'elle est meilleure que les autres, quitte à nous attaquer nous, son "protecteur".
Cette mémoire se bat sans cesse avec une autre, celle qui se sent inférieure. C'est ce conflit qui lui permet d'exister, car elle dépend de ce qu'elle n'est pas. Si tout était parfait, elle aurait l'impression de perdre son identité et sa raison d'être.
Ces mémoires s'épanouissent dans l'idée de la particularité, car elles ne peuvent pas accepter que nous sommes tous liés. Leur force est dans la séparation. Quand nous sommes dominés par elles, nous cherchons à être spéciaux, à prouver que nous sommes les meilleurs ou au moins meilleurs que d'autres. Nous passons notre temps à chercher des défauts partout pour affirmer notre supériorité.
Notre vie devient alors une course à la particularité : une histoire d'amour unique, une voiture extraordinaire, un métier remarquable, une maison éblouissante ... Plus nous cherchons à nous distinguer, plus nous devenons fragiles, car cela nous coupe du reste du monde et de l'énergie vitale qui nous unit tous.
La particularité nous enferme dans un monde de dualité, où tout est soit bien, soit mal. Elle nous plonge dans une sorte de rêve et nous empêche de nous éveiller.
Pourquoi chercherions-nous à être plus beaux, plus riches, plus gentils ou plus spirituels que les autres ? Nous ne pouvons être vraiment beaux que si tout le monde l'est, riches que si tout le monde l'est, gentils que si tout le monde l'est. C'est ça, la vraie prospérité, une mentalité d'unité.
La logique de la particularité nous offre une vie de misère, malgré les apparences. Nous passons notre temps à lutter contre nos propres défauts pour être le meilleur. Nous avons peur de la laideur, de la pauvreté, de la maladie, de l'ignorance ... En fait, nous avons peur de tout parce que nous nous sentons isolés.
Quand nous sommes dans la particularité, ce n'est pas nous qui vivons, ce sont nos mémoires qui luttent désespérément pour survivre.
Quand nous nous sentons spéciaux ou différents, prenons conscience de ces mémoires. Accueillons-les, pardonnons-leur et aimons-les. C'est ainsi que nous retrouverons la paix. Dès que nous nous sentons connectés au tout, les problèmes liés à notre ego disparaissent.
Il est difficile de nous imaginer vivre sans ego, c'est pour cela que nous en voyons partout. Mais en réalité, il n'y en a pas. Le jour où nous comprendrons cela, nous perdrons le nôtre.